Etape suivante : lunette et premiers tirs (10 très exactement) - je comprends mieux à présent pourquoi les adeptes du PCP disent qu'une fois qu'on y a goûté, on devient accro. On a vraiment l'impression de passer à l'étage supérieur...
La Diana 470 TH ayant servi à financer une partie de cette acquisition, j'ai récupéré ma modeste mais néanmoins très bonne lunette Hawke Airmax EV 3-9x40 AO pour la monter sur cette carabine BSA r-10 Mk2.
Une critique à l'encontre de BSA : un seul orifice pour la vis anti-recul sur le rail 11 mm, ce qui ne laisse qu'UNE SEULE possibilité de positionnement d'un montage monobloc tel que le mien si l'on veut profiter de ce dispositif - une chance que la lunette soit encore à la bonne distance pour mon oeil !
Bon, comme nous sommes sur le fofo fantôme, dépourvu de modos et féquenté par quelques rares spectres, je laisse libre cours à mon enthousiasme en postant encore des photos de la belle Anglaise - on appellerait ça de l'
airgun porn, chez nos amis anglo-saxons
Le noyer a été travaillé de façon intelligente afin d'aménager un espace où le tireur puisse reposer son pouce lors de la mise en oeuvre de la BSA r-10 Mk2.
Un très réussi (à défaut d'être utile ?) frein de bouche vient terminer le manchon qui recouvre le canon de 5,5 mm : un 20/20 pour le "look" presque guerrier de cette modeste carabine à air pré-comprimé (PCP =
pre-charged pneumatic). Le niveau sonore de cette BSA est assez élevé à mon goût, preuve que le manchon et son frein de bouche sont plus cosmétiques qu'autre chose ; cela dit, il est possible d'adapter un modérateur de son pourvu d'un filetage standard .22 long rifle au manchon en lieu et place du frein de bouche - la discrétion acoustique est donc possible moyennant un petit investissement supplémentaire. Aux termes de la nouvelle législation sur les armes, les modérateurs de sons sont soumis à la même législation que leur arme (donc autorisation si l’arme est soumise à autorisation), car considérés comme élément d’arme, ce qui, en principe, signifie qu'un modérateur de son destiné à une arme à air comprimé de moins de 20 joules reste libre à l'achat, même si, techniquement, il est rigoureusement identique à ceux qui peuvent équiper des armes à percussion annulaire en .22 long rifle.
Un "faux" canon qui a de quoi impressionner - on se croirait face à une arme à feu de calibre respectable
Le "culot" de la bouteille d'air comprimé de 200 cc. : ni trop, ni trop peu en termes d'aspect visuel (pour la réserve d'air HP disponible pour les tirs, c'est une autre affaire !).
La rencontre du bois et de l'acier à l'extrêmité du fût de l'arme...
Le quadrillage de la poignée-pistolet. Notez le
m dans un triple cercle du fabricant italien Minelli.
Pas de chichi au niveau des quadrillages, élégants et efficaces.
La très belle crosse en noyer de grade 2 est un plaisir sans cesse renouvelé pour les yeux de quiconque a dû se contenter de crosses en bois de hêtre pendant des années ! C'est un facteur qui devrait être systématiquement pris en compte par les fabricants de carabines à air comprimé, en offrant plus souvent à leurs clients la possibilité d'acquérir des armes pourvues de crosses de la qualité de cette crosse fabriquée en Italie par Minelli.
Il est à noter que Minelli fabrique également des crosses pour Air Arms et Daystate, ce qui explique que ces armes à air comprimé britanniques aient souvent un air de parenté entre elles. Cela dit, les crosses sont travaillées dans un esprit différent selon qu'elles équipent une BSA, une Air Arms ou une Daystate.
La hauteur de la joue est tout à fait adaptée à l'utilisation d'une lunette - c'est un détail qui est à souligner vu qu'une majorité de crosses présente une joue qui est plus cosmétique qu'utilitaire.
L'influence des crosses de carabines de match est ici évidente.
Le léger raté de cette carabine réside, à mon sens, dans son chargeur : la matière plastique, quelle que puisse être sa qualité ou sa technicité, devrait être dès le départ bannie d'une carabine qui par ailleurs intègre un matériau noble tel que le bois de noyer.
Cette véritable malédiction qu'est l'utilisation du plastique continue de sévir chez Diana, par exemple, ce qui rend d'aussi belles pièces que la Diana 46 Stutzen ou la Diana 460 Magnum imparfaites et non abouties à mes yeux.
Très belle queue de détente, mais c'est un jugement personnel, bien entendu.
Renaud JOURDON, dans sa review de la BSA r-10 Mk2, parue dans le numéro 534 de
Cibles en septembre 2014, trouve que le pontet "aurait mérité un peu plus de design" ; ce n'est pas du tout mon avis : ce pontet est à sa place sur une carabine qui se veut élégante sans jamais tomber dans les fioritures excessives que l'on peut voir parfois sur des carabines de la gamme Air Arms - question de goût, sans doute.
Mon montage monobloc Hawke s'intègre à mon avis parfaitement à cette BSA r-10.
Lunette en place et bouteille chargée, la carabine reste parfaitement équilibrée, ce qui me change énormément de la masse de mon ex-Diana 470 TH : aucun souci pour tirer debout ou assis en appui sur une main.
Des "dents" dont je ne suis pas encore parvenu à saisir l'utilité, étant donné que la présence du canon à moins d'un centimère au-dessus interdit tout espoir de fixer un accessoire sur cette ébauche de rail picatinny...
Le bouton-arrêtoir du chargeur s'intègre parfaitement au manchon qui recouvre le canon 5,5 mm de cette version "bull barrel". Il est à noter que, dans la version VC silencer (variable choke silencer), ce bouton-arrêtoir fera saillie sous le canon de 5,5 mm ou de 4,5 mm. La version "bull barrel" est donc plus réussie en termes d'esthétique, même s'il faut envisager l'achat d'un modérateur de son pour réduire le bruit généré par les tirs.
Le levier de la sûreté : simple, solide et sans ambiguïté - positions
SAFE et
FIRE.
La calotte de poignée-pistolet en bois de rose demeure sobre, comme l'ensemble de la décoration de l'arme : la BSA r-10 Mk2 se veut virile !
Les vis pour grenadière bleuies annoncent sans complexe que la BSA r-10 Mk2 a été conçue pour la chasse outre-Manche. Cela semblera être un détail mineur pour certains, mais le fait de pouvoir fixer des anneaux de grenadière sur une carabine à air comprimé incline ses acheteurs potentiels à penser que l'on entre avec elle dans le domaine des armes de chasse et non plus des simples "carabines de jardin"... Hélas, une fois les grenadières mises en place, force est de constater que le poids concentré à l'avant de la carabine entraîne celle-ci vers l'arrière, rendant le port de la BSA r-10 à la bretelle quelque peu inconfortable
Le bois de rose bien veiné ajoute une note d'élégance supplémentaire à une carabine qui mise de toute évidence aussi sur son esthétique - sans être d'un raffinement extrême (voire un peu efféminé, comme sur certaines Air Arms...), cette BSA r-10 Mk2 est sans conteste un bel objet.
J'ai été frappé et agréablement surpris par la qualité de fabrication du système de détente semi-match et l'aspect de solidité qui s'en dégage.
La jauge du manomètre permet d'anticiper les séances de pompage ou la visite chez l'armurier pour regonfler la bouteille d'air comprimé amovible de 200 cc.
L'orifice dans lequel vient se brancher l'adapteur de remplissage rapide de la BSA r-10 Mk2 se situe juste au-dessus de la jauge. Cette possibilité de regonfler la bouteille soit directement en la laissant sur l'arme, soit en la démontant me convient tout particulièrement dans la mesure où l'on peut simplement ramener la bouteille à gonfler et éviter ainsi d'exhiber une arme dans un club de plongée, par exemple.
La plaque de couche en caoutchouc n'appelle aucun commentaire particulier tant elle paraît dépouillée mais est néanmoins réglable en élévation ; il suffit pour cela de desserrer la vis de verrouillage qui se trouve au centre.
Ce n'est qu'un noyer "grade 2", bien entendu, bien loin des somptueux noyers des crosses des juxtaposés à platines de Holland & Holland, mais le veinage de ce noyer procure un grand plaisir visuel, voire même tactile.
Le levier d'armement tiré en arrière - sans être particulièrement original pour un PCP, c'est à mon goût l'un des points forts de cette BSA : réalisation impeccable et fonctionnement sans accroc, du moment que l'on veille à bien tirer ce levier
à fond sur l'arrière.
Le chargeur 10 coups est très facile à garnir : il suffit de le tenir entre le pouce et l'index, partie métallique vers le haut, et de faire pivoter le "rotor" ou "tambour" du chargeur pour garnir chaque chambre une à une sans laisser repartir ce rotor en arrière, ce qui pourrait endommager le chargeur du fait de la force du ressort.
Le "tambour" de ce chargeur est, comme on peut le voir ici, indexé, ce qui permet d'éviter les tirs à vide - la consommation d'air comprimé étant importante en version 20 joules et au-delà, c'est un luxe que l'on peut difficilement se permettre quand on ne dispose pas d'une bouteille de plongée à portée immédiate (pour mémoire, le constructeur annonce 180 tirs en version 5,5 mm 16,32 joules contre seulement
50 tirs pour la version 5,5 mm FAC 42,16 joules).
Bien entendu, on aurait aimé avoir un chargeur "full metal", même si BSA s'empresse dans sa publicité de vanter les qualités du "polymère forte incidence" (???) dont son chargeur est majoritairement constitué.
Le tenon en "polymère forte incidence"
du chargeur viendra se loger dans un trou prévu à cet effet dans la chambre de l'arme, plaque métallique du chargeur vers le tireur.
L'encoche aménagée à l'arrière du chargeur facilite la "prise en doigts" quand il s'agit de le retirer de l'arme.
L'endroit où le chargeur vient se loger. A noter que le risque de charger deux plombs l'un sur l'autre (
double feed, en anglais) est réel sur la BSA r-10 Mk2 - cela m'est arrivé lors des premiers tirs, faute d'avoir tiré le levier d'armement
à fond sur l'arrière. Dans le doute (cf. indexation du chargeur), il suffit de retirer le chargeur, de vérifier si oui ou non un diabolo se trouve déjà à l'entrée du canon et de rabattre le levier d'armement pour tirer. On insère ensuite à nouveau le chargeur pour reprendre la série.
Le tenon qui vient bloquer le chargeur et assurer son maintien en place lors des manipulations de la carabine et des tirs est visible en bas à gauche sur la photo ci-dessus.
Lorsque l'on repousse à nouveau le levier d'armement vers l'avant (je n'ose dire "lorsque l'on referme la culasse"), la tige d'acier qui permet de charger les diabolos de 5,5 mm apparaît - elle est munie, comme on peut le voir sur cette photo, d'un joint pour assurer l'étanchéité de l'ensemble lors du tir.
Le logo de
Birmingham Small Arms (BSA) : trois fusils Martini-Henry formés en faisceau.
Fusil Martini-Henry produit par BSA en 1878.
Pour tout savoir du glorieux prédécesseur de la carabine PCP BSA r-10 Mk2, consultez l'article de Wikipédia consacré au
fusil Martini-Henry.